La superbe
Il existe des chansons qui dès la première écoute accrochent l'oreille et remuent les souvenirs et les moments surannés.
Ce sont souvent les plus tristes ou à l'atmosphère morose qui rendent les plus beaux textes et mélodies.
Dans mes enceintes a résonné récemment le dernier opus de Benjamin Biolay; une gueule, un penchant gainsbourien. C'est à partir de "La superbe" et surtout du titre "Night shop" que j'ai ressorti mon bordel pictural.
Avec de la peinture acrylique et seulement quelques couleurs, j'ai choisi un format de toile un peu inédit 30cm de haut pour 90 cm de longueur. Ces dimensions donne un espace de travail "allongé" propice à un vue panoramique mais un peu étouffante pour mon jeune hidalgo, en proie aux doutes et aux ténèbres nocturnes
Voici un premier temps de réalisation. A gauche l'esquisse du visage tourmenté de notre jeune homme, à droite une vue d'une ville, le soir. La froideur du bleu est rehaussée par les tours esquissées en rouge.Les contours sont flous et rappellent la brume nocturne et les ronds de fumée de cigarette. "Voluptes" est le titre du tableau; "mélancolique, et alors?"....
A quoi ou plutôt à qui pense-t-il dans sa chambre miteuse? A la fille qu'il étreignait la veille dans cette chambre d'hôtel froide et impersonnelle d'où la passion à jaillit.
Dieu qu'elle était belle avec sa chevelure fauve merveille, vermeil. Ses cheveux et la courbe de ses hanches l'obsèdent.
Lui avec sa tête de chou et elle si jeune, elle l'a trouvé beau.
J'ai porté beaucoup de soin à la carnation de la jeune femme et n'ai utilisé que très peu de couleur : magenta, blanc, terre de sienne, jaune et une pointe d'orange. C'est fascinant de donner forme à un visage qui étrangement oscille entre beauté vivante et spectrale.
Des aplats de jaune, orange et rouge forment la chevelure de tigresse. Où vont ses pensées, se réveillera-t-elle?
En jouant avec un logiciel de retouche numérique, je m'amuse à donner à la belle un air phantomatique...